Ces fractures surviennent le plus souvent chez des patients âgés sujets à l’ostéoporose dans un contexte de chute d’une faible hauteur. Les fractures de l’extrémité supérieure du fémur peuvent aussi se rencontrer chez des patients jeunes, elles font alors suite à des traumatismes importants le plus souvent après accident de sport ou de la route. Le pronostic et le traitement dépend de l’âge du patient et du type de fracture.
Chez le sujet âgé:
Il faut bien distinguer les fractures du col du fémur des fractures touchant le massif trochantérien:
La consolidation des fractures du col du fémur est le plus souvent impossible à obtenir c’est pourquoi après 65 ans la prothèse de hanche est le traitement de choix puisqu’elle permet une reprise de la marche immédiatement après l’intervention. Le type de prothèse varie selon l’âge et la qualité de la marche avant la fracture. Il peut s’agir d’une prothèse totale classique ou bien d’une prothèse uniquement fémorale (prothèse intermédiaire de hanche).
Dans de rares cas un traitement conservateur, sans prothèse de hanche, peut être proposé soit pour des raisons de contre-indication à l’anesthésie lorsque le patient est trop fragile pour pouvoir supporter l’intervention, soit parce que la fracture n’est pas déplacée et peut laisser une chance de consolidation. Dans ce dernier cas l’appui du côté de la fracture est interdit pendant 2 mois.
Les fractures du massif trochantérien sont généralement traitées par une ostéosynthèse, c’est à dire la mise en place d’un système fixant la fracture de manière à obtenir sa consolidation. Il est parfois possible pour le patient, lorsque la qualité de l’os et le type de fracture s’y prêtent, d’appuyer immédiatement après l’intervention. Dans les autres cas une période de 4 à 6 semaines de marche sans appui est nécessaire.
Dans les formes de fractures du massif trochantérien à la frontière de la fracture du col ou bien dans les formes instables, c’est à dire que l’ostéosynthèse est vouée à l’échec car elle ne permet pas de stabiliser la fracture, une prothèse totale de hanche peut être proposée.
Chez le sujet jeune:
L’objectif est de faire consolider la fracture dans une bonne position. Une intervention chirurgicale est souvent nécessaire, elle vise à rendre une anatomie correcte de l’extrémité supérieure du fémur tout en donnant une bonne stabilité grâce à l’implantation de matériel.
Les fractures du col du fémur se compliquent souvent de nécrose de tête fémorale. Il s’agit d’un infarctus de l’os secondaire à la lésion des vaisseaux sanguins du col du fémur qui apportent le sang et l’oxygène à la tête du fémur. La nécrose de la tête du fémur apparaît dans les mois qui suivent la fracture et surviennent d’autant plus souvent que la fracture était déplacée et le délai de prise en charge long. La nécrose de tête fémorale conduit le plus souvent à la mise en place d’une prothèse totale de hanche.
La non-consolidation (pseudarthrose) est une autre complication de ce type de fracture, la fracture n’est pas solide au sixième mois et nécessite une intervention pour aider à la consolidation grâce à un apport d’os ou en réalisant une réaxation de l’os dans une position plus favorable (ostéotomie de valgisation fémorale). En dernier lieu l’implantation d’une prothèse totale de hanche peut s’avérer nécessaire.
Les fractures du massif trochantérien du sujet jeune sont préférentiellement traitées par une plaque vissée, les complications sont rares et le pronostic généralement bon. Une période de marche sans appui de 4 semaines est nécessaire.